Interview avec Ilyes Boumahdi | «L'Indice élaboré ne permet pas de couvrir les habitudes de consommation au niveau national» | Publié le : 16.10.2009 | 14h40 | | | | |
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| Ilyes Boumahdi, analyste statisticien économiste et chef du service Activités tertiaires, Division de l'évaluation des politiques sectorielles, DEPF, MEF
| | | Le projet de décret récemment adopté portant sur l'actualisation des éléments de mesures de l'Indice des prix à la consommation (IPC) apporte certes une évolution à la qualité des analyses socioéconomiques qui s'y réfèrent. Toutefois, l'élargissement de la couverture géographique de l'IPC pourrait induire en erreur l'approche territoriale de l'analyse du niveau de vie… Retour sur les soubassements de cette actualisation ainsi que certaines «limites» de l'indice.
ÉCO PLUS : L'Indice des prix à la consommation (IPC) au Maroc évolue avec l'adoption récente d'un projet de décret actualisant ses éléments de mesures. Qu'en pensez-vous ? Ilyes Boumahdi : L'indice des prix à la consommation (IPC) revêt une importance fondamentale dans le suivi des mutations socio-économiques d'une économie. Ainsi, il permet de suivre l'évolution de l'inflation, étant donné qu'il mesure les dépenses effectuées par une population cible dans une période de référence donnée par rapport à un panier-type. Cet indice est également utilisé comme déflateur de nombreux agrégats économiques pour calculer les évolutions en termes réels comme il peut être utilisé, après harmonisation, à des fins de comparaison internationale.
Par conséquent, l'IPC est fréquemment sollicité dans le suivi conjoncturel et structurel de l'économie nationale. Cependant, l'IPC adopté au Maroc a des lacunes en termes de population cible, de couverture géographique et de panier des produits, qui doivent être comblés.
Par ailleurs, de nouvelles données sont disponibles et elles ne peuvent que relever la pertinence de cet indice notamment celles ayant trait à l'enquête nationale de consommation 2001 et l'enquête nationale du niveau de vie 2007. Ainsi, la question de l'actualisation de l'IPC, qui fait l'objet du projet de décret dont la discussion est prévue pour la session parlementaire d'automne, se pose avec acuité.
Il reste à signaler que les multiples utilisations de l'IPC rendent indéniablement son calcul très complexe dans la mesure où ses fonctions sont hétérogènes (mesure du renchérissement, indexation des séries économiques, mesure de la compensation salariale inhérente à la hausse des prix…).
En outre, au-delà de l'évaluation d'un indice général qui a son utilité, il serait pertinent de procéder à des estimations thématiques qui diffèrent selon la finalité de son utilisation à même d'enrichir l'intelligence économique et d'approfondir la prospection et les études connexes au calcul de l'IPC.
Quelles caractéristiques porte le nouvel indice ?
Le nouvel indice, qui aura comme base 2006 au lieu de 1989, sera calculé en exploitant les données actualisées des enquêtes précitées. Ainsi, la population de référence sera élargie à l'ensemble de la population urbaine au lieu de la classe moyenne urbaine (cadres moyens, commerçants, indépendants non agricoles, employés dans les bureaux et les services et ouvriers non agricoles). Par ailleurs, il sera procédé à l'actualisation et l'élargissement du panier des produits à 478 produits et 1067 variétés au lieu de 385 produits et 768 variétés. Cet élargissement permettra de garantir un meilleur suivi des habitudes de la consommation des ménages qui change régulièrement.
Cette révision portera également sur la couverture géographique de l'indice qui passera de 11 à 17 cités pour englober les villes de Guelmim, Settat, Safi, Béni Mellal et Al Hoceima en plus de celles déjà couvertes (Agadir, Casablanca, Fès, Kenitra, Marrakech, Oujda, Rabat, Tétouan, Meknès, Tanger et Laâyoune). De plus, il sera question d'estimer de nouvelles pondérations de l'indice en mettant à contribution les résultats des deux enquêtes. Enfin, cet indice prendra en compte la nouvelle nomenclature des fonctions de la consommation adoptée par les Nations unies et qui répartit la liste des produits et services entrants dans la composition de l'IPC en 12 divisions au lieu de 8.
Quels avantages présente l'indice aujourd'hui ?
Comme cité auparavant, la révision de l'IPC aura des avantages, en termes de population cible, de couverture géographique et de panier des produits, qu'il faudrait tout de même relativiser.
Ainsi, la prise en compte de l'enquête nationale du niveau de vie en 2007 permettra de couvrir, quoique partiellement, le biais encouru par l'utilisation des anciennes pondérations dans le calcul de l'IPC. En effet, la société marocaine connaît dernièrement des mutations accélérées qui ont une influence directe sur leur mode de consommation, notamment celle liée aux services tels les loisirs et la communication.
En plus, de nouvelles variétés de biens et services apparaissent, notamment celles ayant trait à l'évolution technologique et l'innovation qui risquent de ne pas figurer dans le panier-type malgré son élargissement. Ensuite, l'élargissement de la population de référence à l'ensemble de la population urbaine permettra de généraliser le calcul de l'IPC à toutes les franges socio-économiques.
Cependant, il ne permet pas de couvrir les habitudes de consommation au niveau national, étant donné l'hétérogénéité des modes de consommation entre l'urbain et le rural. De plus, l'IPC se veut un indice qui approche l'évaluation de la variation du niveau de vie de la population.
Or, l'indice ainsi établi ne permet pas de différencier entre les classes socio-économiques notamment riche, moyenne et défavorisée. Cette distinction pourrait servir de base pour l'analyse des disparités entre les villes et en tant que moyen d'indexation de la répartition des dépenses publiques, notamment celles ayant trait au développement humain, ou en tant que taux d'indexation pour des paiements spécifiques qui revêtent un caractère social important tels que les salaires minimums garantis, les pensions alimentaires, les négociations salariales... Par ailleurs, l'élargissement de la couverture géographique permettra d'assurer une couverture régionale quasi généralisée.
Cependant, cette couverture pourrait induire en erreur l'approche territoriale de l'analyse du niveau de vie.
Enfin, l'adoption de la formule ''Laspeyres'' en chaîne dans le calcul de l'IPC permettra de pallier en partie des répercussions du changement de nomenclature et de pondérations qui pourraient advenir lors du raccordement entre les indices suivant l'ancienne et la nouvelle bases.
A ce sujet, un effort d'harmonisation est à établir pour garantir une série qui ne retrace que le mouvement pur des prix en dehors des fluctuations dues aux changements de concept. | |